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24 novembre 2010 / karleyn

Viol : la honte doit changer de camp !

En finir avec les idées reçues : 8 femmes victimes de viol sur 10 connaissent leur violeur. Le nombre de femmes victimes d’abus sexuels est terrifiant. Malheureusement, pour les femmes majeures, la plupart du temps, aucune qualification pénale n’est retenue pour ces abus, ces viols commis par des personnes connues de la victime.

Le parcours d’une femme victime d’abus sexuel est pavé de mauvaises surprises :

certains agents de police sont toujours très insuffisamment formés à accueillir ces personnes. Dans bien des cas, on se croirait dans un mauvais film : agents de police dont le premier réflexe est de chercher à savoir si la femme ne l’a pas « cherché » : premières questions portant sur sa tenue vestimentaire, la longueur de sa jupe… C’est un comble, mais très souvent, la femme victime se sent mise en accusation lorsqu’elle va enregistrer sa plainte ! Il faut même parfois que la victime insiste pour se faire reconnaître le droit de faire une déposition.

– pour une femme majeure, les conditions légales permettant de faire reconnaître comme « viol » l’agression dont elle a été victime sont extrêmement restrictives. La justice reconnaît facilement la contrainte par une arme, mais pas la contrainte psychologique ! Un viol peut ainsi être enregistré sous la qualification d' »attentat à la pudeur » !

l’entourage de la femme victime (en particulier de sa famille) n’apporte pas forcément le soutien attendu. Il peut être difficile pour les proches d’accepter et reconnaître que cela a bien eu lieu. En particulier certains parents sont déstabilisés en apprenant que le violeur est un proche ou une personne connue de la victime : il arrive que les parents préfèrent alors considérer que c’est leur fille qui a commis une imprudence et qu’elle est donc responsable de ce qui lui est arrivé.

Une femme victime de viol est humiliée, déconstruite et vit dans la peur. C’est un parcours de longue haleine de se remettre d’une telle agression. C’est difficile de reconstruire un projet de vie quand on a entendu plusieurs personnes nous répéter que ce qui nous est arrivé est normal , qu’il faut se faire à l’idée que l’homme est comme ça, qu’il ne peut pas maîtriser ses pulsions et que c’est aux femmes de se montrer plus prudentes et d’accepter les hommes tels qu’ils sont.

Heureusement, des associations soutiennent les femmes victimes. Heureusement, des personnels médicaux (médecin-légiste, médecin psychiatre…) sont formés à porter assistance à ces femmes.

Et heureusement, il y a les amis, pour celles qui ont la possibilité de se confier à eux. L’ami véritable, celui qui ne juge pas, qui accueille, sera souvent le meilleur soutien dans l’épreuve.

Ces éléments ne prétendent pas être des généralités, ils ne sont qu’un reflet partiel de mon vécu, direct ou indirect, à travers les témoignages d’amies ou de connaissances ayant vécu cela.

En ce 24 novembre, nous proclamons que la honte doit changer de camp – campagne Contre le viol et contre les violences faites aux femmes, avec Osez le FéminismeMix-cité et le Collectif féministe contre le Viol

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